Pierre-Louis Pierson, Scherzo di Follia

Castiglione.jpg

La beauté de la comtesse de Castiglione, maîtresse de Napoléon III, courtisée par les grands hommes de la cour, fut célébrée par ses contemporains… et par elle-même. Alors que le portait photographique se démocratise et fait les beaux jours de ateliers de photographes, la comtesse de Castiglione commence à faire réaliser ses portraits par Pierre-Louis Pierson.

Pendant plus de quarante ans, elle se fera photographier avec une frénésie névrotique. Au-delà de l’obsession narcissique, c’est la démarche artistique de la Castiglione qui est remarquable. Elle dirigeait les prises de vue, choisissait les pauses et les cadrages (certaines photographies ne sont que des détails de ses jambes ou de ses pieds), Pierre-Louis Pierson ne faisant office que d’opérateur. Et si le soucis constant de la « toilette » montre dans ces portraits les prémices de la photographie de mode, c’est surtout la mise en scène de soi, comme objet, sujet et actrice de la photographie qui fait singulièrement écho aux oeuvres d’artistes contemporains comme Cindy Sherman ou Michel Journiac.

Publié par

Caroline Benichou

Si tant est que je sache faire quelque chose, je crois que je sais regarder et je sais aussi que tout regard est entaché d'erreur, car c'est la démarche qui nous projette le plus hors de nous-mêmes, et sans la moindre garantie... Julio Cortazar, Las Babas del Diablo