Sans la photographie, je serais muet.
Je vois, et je presse le bouton de mon appareil pour prendre une photographie, et c’est mon commentaire sur la vie, mon commentaire sur comment je vois, et comment je perçois, les choses autour de moi. […] Un pont entre la vie et moi. Comme un instinct, venant du plus profond de moi-même. En tant qu’individu, c’est que je dis au monde, c’est la question que je lui adresse.
Il se dit influencé par de nombreux photographes japonais, dont Daido Moriyama, mais aussi par Robert Frank, Anders Petersen ou encore Antoine D’Agata. Yusuf Sevinçli pratique la photographie comme un vagabond. A Paris, Naples ou encore Marseille, il assemble dans son oeuvre d’une grande vitalité des fragments d’un réel instable où toute rationalité semble se dissoudre. Il glane des photographies non pour composer un récit, une fiction ou un témoignage, mais pour livrer un voyage intérieur dans sa perception, profondément intuitive, du réel et d’un monde qu’il semble traverser en chavirant. Parfois fragmentaires, souvent lourdes de chair et de mélancolie, ses images vacillantes et exaltées sont habitées d’un onirisme sombre et halluciné.