Stéphane Charpentier

Je cherche simplement à révéler ce que je ressens, ce que je comprends. […] Si je montre l’obscur, c’est justement parce que je cherche l’inverse, c’est justement pour affirmer une position lumineuse dans ses symboles, et révéler la beauté de la résistance humaine.

Sa photographie, sombre, à vif, dépouillée de tout artifice de séduction, nous met face aux dualités des rapports humains et sociaux comme à nos dualités propres. Son travail est à la fois intensément perceptif et émotif, il exhume et révèle les dérives et les mécanismes de nos sociétés contemporaines : à travers ses images, la nuit semble envahir un monde qui se consume et s’épuise à force de frénésie et de violence. Plongé dans un état d’urgence existentielle et de résistance permanent, il pratique la photographie comme une nécessité, avec sincérité et engagement. Il ne faudrait pas voir dans sa trajectoire une oraison funèbre, bien au contraire, photographe à fleur de peau et à fleur du monde, Stéphane Charpentier accomplit une œuvre au noir qui fait jaillir et exalte d’incandescentes clartés.

 

Publié par

Caroline Benichou

Si tant est que je sache faire quelque chose, je crois que je sais regarder et je sais aussi que tout regard est entaché d'erreur, car c'est la démarche qui nous projette le plus hors de nous-mêmes, et sans la moindre garantie... Julio Cortazar, Las Babas del Diablo