Wanda Wulz, Io + gatto, 1932

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Réalisé par Wanda Wulz, figure de la photographie futuriste, cet autoportrait  troublant met en œuvre un procédé pourtant simple : la surimpression de deux prises de vues sur un même tirage. Le résultat, savamment mis en place par la superposition parfaite des deux regards, donne naissance à une créature hybride ; la femme se confond avec le chat et inversement, l’une sans cesse répliquant à l’autre.

Elle jouait avec sa chatte,
Et c’était merveille de voir
La main blanche et la blanche patte
S’ébattre dans l’ombre du soir.

Elle cachait – la scélérate ! –
Sous ces mitaines de fil noir
Ses meurtriers ongles d’agate,
Coupants et clairs comme un rasoir.

L’autre aussi faisait la sucrée
Et rentrait sa griffe acérée,
Mais le diable n’y perdait rien…
Et dans le boudoir où, sonore,
Tintait son rire aérien,
Brillaient quatre points de phosphore.

Paul Verlaine, Femme et chatte, in Poèmes Saturniens.

Publié par

Caroline Benichou

Si tant est que je sache faire quelque chose, je crois que je sais regarder et je sais aussi que tout regard est entaché d'erreur, car c'est la démarche qui nous projette le plus hors de nous-mêmes, et sans la moindre garantie... Julio Cortazar, Las Babas del Diablo

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