Masao Yamamoto

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© Masao Yamamoto

 

Le papillon bat des ailes

comme s’il désespérait

de ce monde

Kobayashi Issa (1763-1828)

 

Masao Yamamoto semble entretenir une relation extrêmement sensible, singulière, récurrente, aux oiseaux.

Ici, un oiseau posé – rien ne le retient – sur une main offerte. Quelques grammes de plumes et de chant,  de chair palpitante et fragile. La main refuge, perchoir, reposoir, prête à l’accueillir ou à laisser libre cour à l’envol. Rien de plus. On devine la patience, le calme, la délicatesse, le temps consacré à laisser venir le volatile, devenu confiant, à la main.  Un éloge de la lenteur et du fugitif tout à la fois. Une respiration profonde et furtive. Un souffle qu’on retient. Image prémices et promesse de la douceur d’un monde soudain apaisé.

Publié par

Caroline Benichou

Si tant est que je sache faire quelque chose, je crois que je sais regarder et je sais aussi que tout regard est entaché d'erreur, car c'est la démarche qui nous projette le plus hors de nous-mêmes, et sans la moindre garantie... Julio Cortazar, Las Babas del Diablo